Le 14 avril 1592, une gigantesque flotte nipponne débarque sur la côte su est de la Corée, sur l’ordre de Toyotomi Hideyoshi (1537-1598) qui venait d’unifier l’archipel nippon. Son ambition portait désormais sur le continent.
L’armée de la dynastie de Joseon (1392-1910) était très peu entraînée comme le pays a connu plus de deux cents ans de paix. Ainsi, dans un premier temps, les soldats japonais, aguerris, eux, par des dizaines d’années de conflits féodaux, gagnèrent aisément les premières batailles, en repoussant en moins d’un mois le front vers le nord.
La conquête de la péninsule sembla alors imminente.
Mais deux facteurs que Hideyoshi n’avait pas pris en compte changèrent la donne. D’abord, c’était la résistance féroce des habitants. Partout à travers le pays, les Coréens de toutes les classes, les moines bouddhistes, les paysans, les commerçants et les aristocrates prirent les armes.
Ensuite, l’amiral Yi Sun-sin (1545-1593). Il réussit en moins d’un mois après l’éclatement du conflit à remettre les voies maritimes sous le contrôle de la marine coréenne, en formant un blocus qui coupa l’arrivée du ravitaillement et du renfort en provenance de l’archipel.
Enfin, l’arrivée de l’armée de Ming (1368-1644) aida également l’armée coréenne à repousser les troupes nipponnes. Ces dernières se confinèrent alors dans des villes située dans le sud-est du pays et les belligérants entamèrent, dès 1593, de longs pourparlers en vue de conclure l’armistice.
Au début de l’an 1597, ayant compris que l’amiral Yi constituait le plus grand obstacle à leur ambition, les japonais laissent filtrer à la cour coréenne une fausse information pour lui tendre un piège. Le commandant fut arrêté, torturé, évita de justesse la peine de mort avant d’être condamné à réintégrer l’armée en tant que simple soldat.
L’armée nipponne profita à fond de son absence, rouvrant les hostilités et pulvérisant la marine coréenne le 16 juillet. Il ne restera que 12 bateaux à l’armée coréenne. Réintégré, alors, d’urgence comme commandant en chef de la marine, Yi accomplit un miracle en battant 130 navires de guerre de l’ennemi avec seulement 13 bateaux, le 16 septembre dans le détroit de Myeongrang.
Une nouvelle fois privées de renforts de leur pays, les troupes nipponnes essuyèrent plusieurs défaites sur terre. Dans ce contexte, Hideyoshi mourra le 18 août. Et l’armée japonaise décida de battre en retraite.
Le 19 novembre, Yi Sun-sin organisa une opération d’envergure contre la flotte japonaise en débâcle. 500 navires nippons furent coulés. De son côté, atteint par une balle tirée par l’ennemi, l’amiral y rendra son dernier souffle, en signant ainsi, la fin de la guerre qui fut l’une des plus catastrophiques de l’Histoire du pays.
La population coréenne a diminué d’environ un million, deux palais royaux furent incendiés et deux tiers des terres agricoles ravagées.
Mais le Japon n’a pas dit son dernier mot… Il reviendra à la fin du 19e siècle.
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