Guerre de Corée (1950-1953)


Quand j’étais petite, je sautais à la corde avec mes copines en chantant cette chanson :
« En franchissant des cadavres de nos compagnons d’arme, 
  En avant, en avant ! 
  Adieu, le fleuve Nakdong, Nous avançons !
  … 
  Dormez en paix nos chers amis, tombés comme des pétales de fleur… »

Cette chanson a été composée en 1950, lorsque la Corée du Nord a envahi le Sud.
* Pour l’écouter : https://youtu.be/TLrrSZXoVHY

La Corée était un pays unifié, depuis l’unification des trois royaume par la dynastie de Shilla au 7e siècle. Elle fut divisée en deux au lendemain de la Seconde guerre mondiale, autour du 38e parallèle. 

Cependant, comme l’avait fait remarquer notre ami Pierre Fraineau dans un commentaire, la Corée n’a rien fait de mal à personne pendant ce conflit. 

Le Japon a exploité sans vergogne la Corée pendant l’occupation (1910-1945). Et cerise sur le gâteau, la Corée a été divisée en deux alors que c’est l’Archipel qui aurait dû subir ce sort. Car, comme chacun le sait, Tokyo était responsable de l’une des guerres les plus sanglantes de l’Histoire, à l’instar de son fidèle allié, l’Allemagne. 

Le 25 juin, à 4 h du matin, l’armée nord-coréenne envahit le Sud avec des chars fabriqués en URSS. Le nom de l’opération était « la tempête ». La Corée du Sud, qui ne se doutait nullement de cette éventualité, a subi défaites après défaites et le gouvernement se réfugia à Busan, la 2e ville sud-coréenne située dans le sud-est du pays. 

Le 27 juin, le Conseil de sécurité de l’Onu convoqua d’urgence une réunion. L’Union soviétique, un membre permanent du conseil détenant le droit de veto, fut absente. Les Nations unies décidèrent ainsi d’envoyer du renfort au secours du Sud. 16 pays, dont les Etats-Unis, le Canada, la Belgique, la France et Luxembourg, dépêchèrent leurs combattants vers la péninsule. 

Grâce à leur aide et à la détermination des soldats sud-coréens, la Corée du Sud réussit à regagner sa capitale en septembre 1950, suite à l’opération du débarquement à Inchon, orchestrée par le général américain Mac Arthur. Puis, les forces alliées ont réussi à repousser l’armée nord-coréenne presque jusqu’aux frontières avec la Chine. 

C’est alors que l’armée populaire chinoise intervint en novembre 1950 et que les forces des l’Onu furent obligées de battre la retraite. L'Onu appela Pékin en février 1951 à se retirer mais en vain. Dès lors, de multiples batailles se poursuivirent aux alentours du 38e parallèle, en faisant des sacrifices inutiles, voire absurde, dans les deux camps. 

En parallèle, les négociations entre les belligérants débutèrent en juillet 1951, à Gaeseong, ville située en Corée du Nord qui fut également la capitale de la dynastie de Goryeo (918-1392). 

Deux ans après, le 27 juillet 1953, les belligérants finirent par signer un accord de cessez-le-feu. Pas un accord de paix… ce qui fait que les deux Corées sont officiellement encore en guerre. 

Bilan : environ 3,7 millions de personnes furent tuées, plus de 100 000 enfants perdirent leurs parents. 

Ce terrible conflit fratricide, appelé « guerre oubliée » à l’étranger, reste encore bien présent ici. 

Mon père avait trois ans et ma mère un an quand la guerre éclata. Mon père avait de la chance comme il vivait à Busan. Ma mère, bien moins, comme elle habitait à Séoul. Elle s’en souvient encore. Elle dut se réfugier avec sa grande-mère quand des avions  nord-coréens et chinois bombardèrent la capitale et du choc quand elle entendit que sa grande-mère avait été tuée. 

Les familles séparées de part et d’autre de la frontière intercoréenne, ce qu’on appelle ici, « la ligne de cessez-le-feu », durent passer toute leur vie loin de leurs proches bien aimés. Et la plupart d’entre eux sont aujourd’hui morts, sans jamais avoir revu leur famille. 

Je tiens à saisir cette occasion pour remercier les pays et leurs soldats qui n’ont pas hésité à voler au secours de la Corée du Sud pour défendre sa liberté. Sans eux, le pays du Matin clair tel que vous connaissez aujourd’hui, n’auraient pas pu exister. Et les sud-Coréens n’ont pas oublié leur sacrifice et s’en souviendront. 

A cet égard, j’avais publié un article sur les anciens combattants français. Dans cet article, je raconte le souvenir d’une amie interprète qui a eu l’honneur d’accompagner ces vétérans à une cérémonie organisée par le ministère sud-coréen de la Défense en leur honneur : https://www.facebook.com/groups/138429644857862/permalink/267551818612310/

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