Film : « Hansan, l’apparition de dragons » |
Au début de juillet 1592, la conquête de la Corée par le Japon sembla imminente.
Débarquée trois mois auparavant sur la côte sud-est du pays, l’armée de Toytoymi Hideysohi (1537-1598), qui venait d’unifier l’archipel nippon, réussit déjà à s’emparer de Séoul, puis de Pyongyang (actuelle capitale de la Corée du Nord).
Le roi coréen, Seonjo, fut obligé de fuir encore plus au nord, à une ville située près de la frontière avec la Chine.
Le roi japonais voulut achever son œuvre en envoyant du renfort par la voie maritime, c’est-à-dire, en passant par la mer du sud, puis la mer Jaune, située à l’ouest de la péninsule.
Alors, là, il se heurta contre un obstacle imprévu : la marine coréenne, dirigée par l’amiral Yi Sun-sin. Ce dernier infligea dès le début du conflit plusieurs défaites à la flotte japonaise.
Il lui eut fallu supprimer, coûte que coûte, ce commandant si gênant, pour réaliser son rêve de conquérir la péninsule, puis la Chine.
De son côté, pour la Corée, il fallut désespérément « décrocher une victoire décisive », pour couper court à cette ambition démesurée des « pirates nippons ».
En effet, les soldats coréens étaient beaucoup moins entraînés que les Japonais parce que le pays n’avait pas connu de guerre depuis 200 ans alors que les combattants nippons venaient de survivre à la guerre de l’unification de l’archipel .
Mais, la volonté du peuple coréen à résister contre les envahisseurs ainsi que la puissance de feu et la solidité des navires de la marine coréenne, nettement supérieures à celle de la flotte ennemie, constituaient un mince fil d’espoir auquel on pouvait s’accrocher.
Ainsi, le 8 juillet, les marines des deux pays s’affrontèrent au large de l’île de Hansan, située dans le sud-est du pays.
L’amiral Yi Sun-sin leurra la flotte ennemie avec quelques bateaux, puis, une fois arrivé au large de Hansan, suffisamment spacieux pour encercler tous les navires nippons, il fit changer la position de ses bâtiments de guerre en formation dite de l’aile de grue (학익진), en forme de U.
Non content de bombarder tous ces bateaux d’ennemi de loin, Yi déploya ces fameux bateaux tortuex (거북선), protégés de couvercle d’acier semés de poinçons et dotés d’une artillerie puissante, en plein milieu de la flotte japonaise.
C’est ainsi qu’on pulvérisa littéralement la flotte japonaise.
Bilan de la bataille de Hansan.
Côté coréen : 3 morts, une dizaine de blessés, aucun bateau coulé.
Côté nippon : 47 navires coulés, 12 navires capturés, plus de 8 000 morts..
Effrayé par ce résultat, Toyotomy Hideyoshi ordonna de ne jamais affronter la marine coréenne tant que Yi Sun-sin resterait au commandement.
Et cette victoire décisive obligea l’armée nippone de battre retraite jusqu’à Busan, ville située dans l’extrême sud-est du pays, comme elle était sevrée de tout renfort de son archipel.
J’espère que ce film du réalisateur Kim Han-min, basé sur les faits historiques, sera disponible sur des plateformes d’OTT le plus rapidement possible. Et ce texte pourra vous aider à mieux comprendre le contexte dans lequel cette bataille eut lieu.
Ce long-métrage fait partie du trilogie du cinéaste sur les trois batailles navales clés de l’amiral Yi Sun-sin. Le premier, Myeongrang, est sorti en salle en 2014 en attirant plus de 17 millions de spectateurs !
Le dernier portera sur la bataille de Noryang… la dernière bataille de l’amiral ainsi que de la guerre d’invasion du Japon qui a eu lieu en novembre 1598.
Le titre en anglais de Myeongrang est, « The Admiral : Roaring Currents »
Là, on voit comment Yi Sun-sin put battre 130 navires de guerre du Japon avec seulement 13 bateaux.
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