L'amiral Yi Sun-sin et l’histoire du hareng séché (과메기)



L’amiral Yi Sun-sin (1545-1598) est incontestablement l’un des plus grands héros de l’Histoire de Corée à qui on doit à la fois la victoire de la Corée à l’issue de la guerre de l’invasion japonaise (1592-1598) et, dans une moindre mesure, la renommée du hareng séché qu’on appelle « gwagmegi (
과메기) » .

Et pour cause. Il ne perdit jamais une seule bataille tout au long de ce conflit régional, (même lorsqu’il fut obligé d’affronter 133 navires de l’ennemi avec seulement 13 bateaux en 1597).

Pourtant, la cour, durement frappée par la rapide progression de l’adversaire vers le nord, n’était pas en mesure de lui fournir de l’aide tout en lui assenant des missions impossibles que l’amiral accomplit avec succès comme par miracle. Yi était en même temps obligé de ravitailler de manière autonome sa flotte.

Ainsi, quand on lit son journal, rédigé pendant ce conflit régional, on a l’impression d’avoir affaire plutôt à un fonctionnaire besogneux qu’à un stratège hors normes.

Dès qu’il avait du temps, il écrivait avec une exactitude d’expert-comptable toutes ses activités logistiques, c’est-à-dire, entre autres, recruter des soldats, construire des navires de guerre, y compris ces fameux bateaux-tortues (거북선), cultiver du riz, faire du sel, pêcher des poissons au large de la côte sud du pays, notamment des harengs, les sécher pour en faire du gwamegi avant de les vendre contre céréales.


Ce qui nous amène enfin au sujet d’aujourd’hui. L’un des deux plats de la photo, c’est ce fameux gwameki (과메기).

On en mange en rouleau avec des algues blanchies (dashima ou myeok) et du kim grillé. On met un morceau de gwameki sur une petite feuille d’algues blanchies et une feuille de kim grillé avec de l’ail émincé et de la ciboule coupée en julienne.

On y ajoute du gochujang vinaigré (cho-gochujang) et on en fait un rouleau comme vous voyez dans la vidéo. C’est mon mari qui vous fait la démonstration en coréen, mais il vous suffira de le regarder faire pour savoir comment procéder sans avoir besoin de comprendre ce qu’il dit.

Très savoureux, ce met authentique est également excellent pour la santé. Riche en asparagine et oméga III, il vous permet de ne pas avoir trop la gueule de bois, comme l’asparagine est connu pour sa capacité de décomposer l’alcool, comme les germes de soja jaune (콩나물). En effet, c’est un met d’accompagnement (안주) parfait pour le soju ou le makgeolli.

Mais ici, mon mari et moi, on l’a dégusté avec du vin blanc (un chardonnay fabriqué aux Etats-Unis, je crois). C’était pas mal, ce mariage de prime abord insolite.

Le plat d’à côté, c’est une espèce de vongole aux huîtres : nouilles au sarrasin et huîtres sautées à l’huile d’olive et de l’ail. Les huîtres sautées à l’huile d’olive avec de l’ail, c’est un vrai régal !

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