L'histoire de la pastèque en Corée

 


«Maman ! Je vais semer ces pépins de pastèque dans un pot. Comme ça, on aura plein plein de pastèque cet été ! »

Petit Ourson était tout excité en imaginant déjà notre petit balcon couvert de pastèques ! Il ramassa ainsi soigneusement des pépins dans une petite assiette pour réaliser ce beau projet.

Alors son grand frère, âgé de sept ans, lui rétorqua, entre deux pleines bouchées de pastèque : « T’es trop bête, ce n’est pas aussi simple que ça. »

En été, entre juillet et août, on retrouve toujours une pastèque dans le frigo de la famille Ours, comme tant d’autres foyers ordinaires de Séoul.

Les oursons en raffolent, leurs parents aussi ! Rien n’est meilleur pour étancher la soif que cause cette canicule humide de l’été coréen.

Ce grand fruit parcourut, cependant, un long chemin avant d’atterrir sur la péninsule coréenne vers 13e siècle. De l’Afrique, il passa par le Moyen Orient avant de débarquer en Chine pour arriver ici.



Jusqu’au début du 15e siècle, c’était un fruit prestigieux, qui coûtait autant que 100 kg de riz ! Ainsi, selon la chronique royale de la dynastie Joseon (1392-1910), un officier eunuque fut sévèrement puni pour avoir volé une pastèque à la cuisine royale.

Mais à partir du 16e, la culture de la pastèque fut généralisée comme en témoigne cet excellent tableau peint par Shin Saimdang, une dame noble, célèbre pour son talent artistique et son fils, Lee Yi, qui devint le grand maître d'un courant confucianiste qui dominera la Cour depuis la fin du 17e sicèle jusqu'au 19e siècle.  

Puis, les cultivateurs de pastèque construisaient souvent des cabanes haut placées pour surveiller leur champ de pastèque.

Car ce fruit si délicieux faisait craquer des petits du village, qui ne pouvait pas résister à la tentation d’aller dérober ce fruit à la fois si sucré et si rafraîchissant !

Ces cabanes servaient également le lieu de rencontre et de partage des habitants du village en les mettant à l’abri de ce soleil brûlant de l’été et de la pluie.



Hélas, ce beau bâtiment rustique que je voyais encore dans ma jeunesse à la campagne est en voie de disparition comme on cultive plutôt des pastèques dans des serres.

On en mange aussi comme dessert les jours des trois grandes canicules (삼복), qui tombent, cette année, le 16 juillet, le 26 juillet et le 15 août.


Les jours de ces trois grandes canicules, on prépare une poule au pot traditionnelle coréenne, qu’on appelle Samgyetang. Je vais en faire après-demain, comme je la prépare toujours à la veille de ces trois jours.

Commentaires

  1. Fruit par excellence pour l'été...originaire d'Afrique du Nord j'ai toujours connu ce fruit.

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  2. Bon résumé sur l'histoire de ce fruit en Corée, je me rappelle de votre post à son sujet "dur! dur! la réponse de grand Ourson à son petit frère concernant son projet".

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