La série, "The Rebel" |
Gosasoengeo (고사성어, 故事成語 ) ou sajaseongeo (사자성어, 四字成語) désignent les dictons constitués de quatre caractères chinois. Un grand nombre d’entre eux proviennent de l’histoire de la Chine, notamment de la période des Printemps et Automnes ainsi que celle des Royaumes combattants.
Alors, quel lien avec la Corée ?
Encore aujourd’hui, un grand nombre de ces expressions sont couramment citées ici, comme ça devrait être le cas au Japon et peut-être au Vietnam.
Vous pourrez les comparer avec les expressions tirées des mythologies gréco-latines ou de la Bible, à savoir « Un ouvrage de Pénélope », «Tombée dans les bras de Morphée », « A César, ce qui est à César » ou « Pleurer comme une madeleine ».
Il est donc utile de connaître quelques-unes de ces expressions préférées des Coréens.
Même mes oursons ont commencé à les apprendre à l’école maternelle avec des dictons coréens depuis qu’ils ont rejoint la classe des 4 à 5 ans, même s’ils n’apprennent que leur transcription en hangeul et leur sens.
Et comme, souvent, elles sont dotées d’une anecdote croustillante, il n’est pas difficile de capter l’attention des petits.
Si vous arrivez à l’utiliser à bon escient dans votre conversation avec des interlocuteurs de l’Asie de l’Est, ils seront certainement impressionnés par votre culture !
Je vous rassure, vous pouvez faire comme les oursons. Pas forcément besoin de connaître par cœur les caractères chinois qui les composent. Il vous suffira de les connaître en coréen et de comprendre leur sens.
Dans cette perspective, j’aimerais vous en présenter, de temps à autre, quelques-uns de ces dictons sur notre groupe.
* Beauté à faire basculer un pays (경국지색, (傾國之色)
La série, "The Rebel" |
En voici une que vous pourrez utiliser lorsque vous rencontrez une belle Coréenne ou, pourquoi pas, un charmant Coréen, étant donné qu’aujourd’hui, de plus en plus de femmes arrivent à accéder au pouvoir.
C’est, « gyeonggukjisaek (경국지색, 傾國之色) », ou « une beauté à faire pencher (ou basculer) un pays ».
Par exemple, on pourra qualifier comme telles ces célèbres femmes fatales comme la belle Hélène, Cléopâtre ou plus récemment Mata Hari.
Dans l’histoire de Chine, l’effondrement d’une dynastie est souvent expliqué par le caprice de belles, comme Bao Si (포사, 褒姒), la célébrissime concubine du roi You du pays Zhu (8e siècle av.J-C) dont la mort marqua le début de la période des Printemps et des Automnes.
Chez nous aussi, on en a quelques unes dont l’histoire et la légende palpitantes inspirent encore aujourd’hui les auteurs, à savoir l’impératrice Ki, petite coréenne arrivée au sommet de la dynastie Yuan, Jang Ok-jung (ou Jang Hui-bin) cendrillon détrônée du roi Sookjeong, ou Jang Nok-soo, favorite du tyran Yeonsangun.
La série, "L'impératrice Ki" |
J’aimerai bien faire l’histoire de chacune d’elles une publication.
Mais d’abord, je voudrais présenter l’origine de cette expression pour clore ce chapitre. Il provient d’un poème composé pour l’empereur chinois de la dyanstie Han, Han Wudi (漢武帝 157 av.J.-C.-87 av.J.-C.) – 29 mars 87 av. J.-C. ) par son directeur musical de la cour Lee Yeon-nyeon (李延年)
« Une belle femme est au nord, debout, bien loin de ce monde-ci.
Lorsqu’elle se retourne une fois vers nous, elle met en péril un château fort,
Deux fois, elle fait basculer un pays.
Même si on est conscient de ce danger,
Que l’on sache qu’il est tout aussi difficile d’obtenir une telle beauté. »
Le musicien chanta cette chanson pour se vanter de la beauté de sa petite sœur. L’empereur alors quinquagénaire, blasé par les concubines qui l’entourait, la fit venir à la cour. Il tomba tout de suite amoureux d’elle.
Devenue maîtresse favorite de Han Wudi, dame Lee attrapa cependant une maladie atroce, qui défigura son visage. Inquiet de la santé de sa belle, l’amoureux impérial vint plusieurs la voir mais elle refusa de le recevoir jusqu’à son dernier moment par peur de le décevoir…
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