C’était l’un des rêves d’enfance de maman : aller avec sa fille dans un bain public (목욕탕)
Le week-end, toute la famille allait à un bain public du coin, mon père avec mon frère et moi avec maman. Papa et mon frère finissaient vite leur bain en moins d’une heure, mais nous, nous y restions au moins pendant deux heures.
Il nous arrivait souvent de rencontrer, chacune, nos copines du quartier. Ce n’était pas difficile, car les mères de mes copines étaient toutes amies de ma mère. Que c’était agréable de bavarder ou jouer dans le bain chaud, puis le bain froid et dans un cabinet de sauna et ainsi de suite. Un réel plaisir, ce moment de détente ! Plusieurs femmes laissaient leurs affaires dans un petit panier, telles que shampoing, savon, crème ou huile tant elles y allaient souvent. Et elles faisaient aussi de nouvelles connaissances et échangeaient différentes informations sur l’éducation de leurs enfants, les placements en immobilier, etc.
Aux alentours de l’an 2 000, on a assisté à la prolifération d’un autre type de sauna, d’une bien plus grande taille qu’on appelle ici, Jjimjil-bang (찜질방). Vous en aurez certainement vus dans des séries. Le jjimjil-bang est souvent composé de trois zones différentes.
Deux d’entre elles sont identiques aux bains publics classiques. Bain pour les femmes et bain pour les hommes. Puis, au milieu, un espace de repos où les hommes et les femmes peuvent se rencontrer vêtus d’un short et d'une chemise loués par l’établissement.
Là, on propose des plats ordinaires coréens, différentes boissons dont cet incontournable sikhye (boisson sucrée traditionnelle à base de riz) et plusieurs cabinets de sauna. Des matelas et et des oreillers en caoutchouc et des télés sont disponibles pour qu’on puisse s’y reposer comme chez soi. On peut même y passer la nuit comme dans un hôtel !
Après avoir connu un plein essor dans les années 2 000, ce type de sauna a cependant connu un déclin, en raison de plusieurs problèmes de mœurs (certains jeunes amoureux ne rougissait pas y étaler trop ostensiblement leur amour) et parfois même d’ agressions sexuelles. Pour y remédier, plusieurs patrons de ces jjimjil-bang ont renoncé à la mixité.
Ainsi aujourd’hui, dans les quartiers résidentiels, il y souvent des jjimjil-bang réservés uniquement aux femmes. Et dans les quartiers commerciaux, on en retrouve aussi uniquement destinés aux hommes. Certains messieurs, qui tardent trop à boire avec leurs copains, choisissent plutôt de passer la nuit dans ces saunas quitte à se faire tancer par leur épouses pendant plusieurs jours.
Ma mère, grande fan du sauna, y va toujours au moins une ou deux fois par semaine et y passe en moyenne de deux ou trois heures. Et parfois je l’accompagne, ce qui nous fait grand plaisir. Le repas de midi sur place après un long bain est un vrai régal.
Son seul regret est de ne pas avoir de petite-fille qu’on aurait pu y amener. Mais elle adore ses petits oursons. Décidément, on ne peut tout avoir dans la vie !
Commentaires
Enregistrer un commentaire