Dado (다도, 茶道) : l'art du thé

« Ma fille, l’esprit de la voie du thé consiste avant tout à te libérer de tous les désirs vains d’ici-bas. En effet, chaque geste de la préparation du thé requiert une intense concentration, ce qui t’aidera à t’émanciper des pensées futiles qui te travaillent l’esprit. C’est, en quelque sorte, une méthode de méditation…

Par ailleurs, toutes les étapes de la cérémonie du thé te permettent de te sentir plus proche de la nature, comme le bruit de l’eau qui bout et qui se verse à chaque tasse. Quand tu reçois la tasse, il faut apprécier d’abord la chaleur de la tasse que tu envelopperas des deux mains, ensuite la couleur de vert tendre discret du thé, puis son odeur, et enfin sa saveur qui se répandra doucement dans ta bouche. »

C’est ce que me répète ma mère à chaque fois qu’elle prépare du thé vert. Elle a pratiqué la voie du thé (다도) pendant plus de 25 ans.

En effet, l’art du servir du thé est étroitement lié au bouddhisme. C’était les moines bouddhistes qui apportèrent du thé de la Chine vers le 7e siècle, vers la fin de l’époque des Trois Royaumes. Puis tout au long de l’époque de la dynastie de Goryo (918-1392), qui érigea le bouddhisme comme religion du pays, l’art de préparation et de consommation du thé rencontrèrent un franc succès auprès des ecclésiastiques et des aristocrates.

Après un déclin au début de la dynastie de Joseon, qui promut le confucianisme au détriment du bouddhisme, le thé connut un regain d’intérêt vers la fin du 18e siècle.

Il est vrai qu’aujourd’hui, les Coréens boivent moins de thé par rapport à leurs voisins chinois ou japonais.

De l’avis de ma mère, c’est en raison d’un mode d’alimentation différente. En Chine, on utilise plus de matière grasse qu’en Corée, alors que le thé est très efficace pour la diluer. Tandis qu’au Japon, en raison du climat plus humide qu’en Corée, il est plus difficile que dans la péninsule de trouver des légumes frais. Ainsi, le thé constitue une source de vitamines importante pour eux. Comme ce fut le cas des peuples nomades de la Mongolie.

Néanmoins, différentes formes de cérémonies traditionnelles du thé et leur esprit sont bien conservées et transmises par de nombreuses associations et communautés du thé en Corée. Et même à l’école maternelle, dans le cadre du cours de la politesse, les petits apprennent à servir et boire du thé conformément à la voie du thé !

Certaines de ces associations ont des échanges réguliers avec leurs homologues chinois et japonais, comme ces trois pays voisins ont développé, chacun, leur propre voie du thé au fil du temps.

Elles organisent également des démonstrations de la pratique du thé, des spectacles avec des musiciens et danseurs traditionnels et des rites d’offrande de thé dans les temples avec les moines bouddhistes.

Enfin, la Corée du Sud produit des thés vert d’excellente qualité dans le sud du pays et sur l’île méridionale de Jeju.

Pour les amoureux du thé, j’ai trouvé un article très intéressant, pertinent et exhaustif : https://www.tsuru-teasommelier.com/.../le-th%C3%A9-en-cor...

L’auteur présente très en détail le thé coréen, son histoire, ses principaux terroirs, ses différents types de thé, etc avec de belles images. Un excellent article à ne pas manque pour les amateurs du thé et les amoureux de la Corée !

Photos crédit : Newsis, Hyunbulnews, https://m.blog.naver.com/gugak0925/221294741314


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