Chaque chose a une fin, qu’elle soit bonne ou mauvaise.
Autrefois, dans plusieurs pays de l’Asie de l’Est, on fêtait l’arrivée du nouvel an lunaire pendant 15 jours. C’est-à-dire, tout au long de la première période de l’ascension de la lune.
Et le jour de la première pleine lune de l’année marquait l’apothéose et la fin de ces festivités prolongées.
On attendait sa venue tôt le soir, on allumait des lumières partout pour la saluer à son lever et lui adresser nos vœux.
Tous les membres du village se réunissaient pour des cultes shamaniques destinés à l’esprit protecteur du village, brûlaient ensemble un grand tas de brindilles de pin pour chasser les mauvais esprits et jouaient à plusieurs jeux dont la lutte à la corde entre des villages voisins. Ceux qui gagnaient avaient droit aux meilleures récoltes de l’année !
Mais pour moi, l’évènement le plus symbolique de ce jour était de couper le cordon qui lie le cerf-volant et la bobine.
On le laissait prendre le large. On le regardait s’en aller vers là d’où vient la lune. Il emportait nos rêves, nos souhaits, et nos désirs inassouvis. Peut-être arriverait-t-il atteindre notre douce lumière de la nuit et, avec un peu de chance, elle daignerait les exaucer !
C’était également le dernier jour de l'hiver où on pouvait jouer au cerf-volant ! Car il était enfin temps de reprendre les activités agricoles. Le printemps arrivera dans un mois, comme l’avait annoncé le jour du début du printemps (ipchun), le 4 février, qui tombe souvent entre le jour de l’an lunaire et la première pleine lune.
Aujourd’hui, c’est surtout sur le plan gastronomique que la tradition est la plus présente.
On prépare différents légumes déshydratés, les fougères, une espèces de perilla, les courgettes, les feuilles de navet, voire les aubergines. Méthode de conservation très ingénieuse pour un pays dont l’hiver est rude.
On fait aussi du riz aux cinq céréales (오곡밥, ogokbap) pour souhaiter de bonnes récoltes, avec le riz, le riz gluant, les haricots noirs et rouges, le millet et les marrons. Il est délicieux d’accompagner le tout de feuilles de kim grillées.
On mange aussi le yaksik, le gâteau de riz gluant sucré que j’ai évoqué dans ma précédente publication. Je reviendrai demain pour la recette de l’ogokbap.
Les cacahuètes et les noix dans leurs coques sont également mobilisées. On croyait que l’acte de casser les coques pourraient prévenir la poussée de boutons ou de furoncles.
Voilà, une toute petite présentation de la fête de la première pleine lune !
Quand vous la verrez ce soir, n’oubliez pas lui faire part de vos vœux !
Pour la recette de riz aux cinq céréales :
Pour la recette de fougères séchées : https://www.facebook.com/groups/2608580949458549/permalink/3083411775308795/
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