C’était en 1984, j’avais cinq ans. Ma mère venait de faire un voyage en Allemagne et en France pendant un mois, grâce à l’invitation d’une amie émigrée à Hambourg.
Quel privilège, car il fallait encore attendre 5 ans pour la libération des voyages à l’étranger pour tous les citoyens du pays. Parmi ses récits de voyage, ce qui m’a le plus marquée, c’était à propos d’un pain « bizarre », long comme un bâton, dur à l’extérieur mais très moelleux à l’intérieur qui était très bon à manger avec du beurre et de la confiture.
En effet, jusque-là, c’était plutôt des pains de mie et des pains au lait fourrés de haricots rouges sucrés ou de crème custard que l’on trouvait dans les boulangeries locales.
Quatre ans après, c’est-à-dire en 1988 (l’année des JO de Séoul), une franchise de boulangerie-pâtisserie, baptisée « Paris Baguette », m’a permis de découvrir enfin ce pain-bâton à la croûte dure.
Ça s’appelait une baguette ! Et un autre délice, si léger, si croustillant, si moelleux et si savoureux, nommé croissant.
N’empêche, la chaîne continuera à vendre des produits plus classiques, comme une grande variété de pains de mie, de pains au lait ou de ces fameux beignets torsadés ou fourrés de pâte de haricots rouges qui jouissent toujours d’une grande popularité chez nous.
C’était également à peu près à ce moment-là que nous avons découvert la génoise couverte de crème fraîche et de plein de fruits de saison, la fraise, la mandarine, le kiwi, le raisin etc., alors que jusque-là, c’était plutôt des gâteaux couverts de crème au beurre, trop sucrée ou trop grasse pour certains d’entre nous.
Le succès de ce gâteau à la crème chantilly était tel qu’il reste aujourd’hui encore le gâteau de référence d’anniversaire ou de Noël pour la plupart des familles sud-coréennes.
Depuis 2010, Paris Baguette ainsi que son grand rival Tous les Jours ont diversifié leurs affaires et plusieurs franchisés de ces deux marques offrent des boissons chaudes, des salades composées et des sandwichs que l’on peut consommer sur place.
Note : Après la libéralisation du voyage en 1989, de nombreux sud-Coréens sont allés achever leur formation en la matière en Europe et aujourd’hui, ce sont les boulangeries-pâtisseries indépendantes, tenus par ces derniers, qui ont de plus en plus la cote ici, malgré leurs prix plus élevés que ceux de cette franchise et de son grand rival « Tous les Jours ».
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