Hwang Jini séduit un prince avec son poème improvisé !

La série de SBS "Hwang Jini"

Hwang Jini était l’une des plus célèbres kisaeng (기생) de la dynastie de Joseon (1392-1910) tant pour sa beauté que pour son talent littéraire. 

« Kisaeng » ou « gisaeng » désigne les femmes hautement cultivées qui accompagnaient les hommes aristocrates lors des banquets officiels ou privés. 

Fille d’une kisaeng et d’un aristocrate, elle n’eut pas beaucoup de choix. Elle devait devenir ou bien la maîtresse d’un noble ou bien une kisaeng. Elle opta pour la seconde option. Et comme nom de kisaeng, elle choisit « Clair de lune (명월) » 

Probablement mécontente contre la société profondément patriarcale et hiérarchique qui considérait son métier comme l’un des professions les plus viles, elle se serait amusée à faire tomber des hommes haut placés et réputés pour leur vertu, c’est-à-dire, leur insensibilité au charme des femmes.

Comme Don Juan, elle ramassa conquêtes sur conquêtes. 


En même temps, tous les ouvrages racontant les anecdotes de sa vie ayant été écrits par les hommes, il se peut que ce soit plutôt leurs fantasmes à l’égard de cette kisaeng si légendaire qui les poussèrent à lui prêter autant d’aventures.

L’une des cibles de Hwang Jini avait comme nom de plume « Rivière bleue » (벽계수). C’était un membre de la famille royale ! 

Un jour, il fit un pari avec ses amis. Il jura qu’il rejettera toute tentative de la part de Hwang Jini, déjà renommée alors à travers tout le pays pour son appât irrésistible. 

Alors, informée de l’arrivée de ce fier aristocrate, Hwang Jini l’attendit sur le chemin par où il devait venir. Et dès qu’elle l’aperçut, elle récita ce poème qu’elle-même avait écrit. Aujourd’hui encore, il est considéré comme un chef d’œuvre dans lequel elle excella notamment en matière de double sens. 

« Rivière bleue de la montagne verte ! Ne te vante pas de t’en aller si vite !
   Puisqu’une fois arrivé à la mer, il est difficile de revenir, 
   Que ne veux-tu pas rester un instant ici alors que la montagne est remplie de clairs de lune ! »

En effet, elle joua d’abord sur leurs noms, « Rivière bleue » et « Clair de lune ». Et ici, la mer signifie, le vieillesse et la mort. Ainsi, elle invita son interlocuteur à profiter de la vie auprès d’elle tant qu’il était encore temps en évoquant le caractère éphémère du sort des mortels. 

Résultat de cette manœuvre ? Le fier parent du roi fut tellement abasourdi par la beauté et surtout par l’intelligence de « Clair de lune », est tomba de son cheval (ou de son âne), 100 % conquis par son charme. 

En fin de compte, il n’eut pas à se plaindre. Car, c’est grâce à cette aventure qu’on se souvient encore aujourd’hui de lui ! 

Ce poème est enseigné au lycée.

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