Cinéma/roman : Kim Ji-young, born 1982


Ca vous dirait de vous marier avec un homme gentil, bâtis comme Gong Yoo, pour abandonner ensuite votre carrière professionnelle après le mariage ? 

Question difficile à laquelle notre Ji-young (héroïne du film) née en 1982, n’aurait pas sérieusement réfléchi avant de convoler. L’histoire se passe en 2019 en Corée du Sud. Elle a une fillette de 29 mois et ne travaille plus. 

Or, elle souffre d’une déprime, et ce, en dépit d’un mari amoureux, d’un niveau de vie passable et de sa petite adorable. De quoi se plaint-elle ? 


Moi, je n’ai pas vu le film. Pas besoin pour une So-jeong (prénom aussi commun que Ji-young à l’époque) née en 1979. On comprend ce dont il s’agit. 

C’est que nous avons connu une période incongrue, hyper transitoire, sur le plan des droits de la Femme. Contrairement à leurs prédécesseurs, nos parents nous éduquèrent volontiers. Nous commencions à avoir de bons résultats scolaires, puis des carrières enviables. 

Le problème, c’est que ni le système social, ni les mentalités des gens n’ont suivi, à temps, cette évolution. Les crèches manquaient, les congés parentaux n’étaient pas encore très généralisés et le temps de travail pouvait très facilement aller jusqu’à 60 heures par semaine. 

Bien que de nombreuses femmes mariées travaillassent, la répartition des tâches ménagères restait inégale (ça évolue aussi, mais moins vite) et la belle famille demeurait souvent exigeante (ça aussi, ça change, un peu lentement quand même).
Les jeunes mariées furent ainsi souvent obligées de jeter l’éponge, en particulier, après leur accouchement. 

De ce qui se passerait alors dans la tête de ses jeunes mamans confinées au fin fond du foyer, qui avaient, toutefois, goûté à l’indépendance économique, la réussite professionnelle, des relations sociales très étendues… je vous en fais grâce. 


Heureusement, les choses évoluent très vite. Nos cadettes occupent de plus en plus des positions importantes dans la société et préfèrent vivre « leur propre vie ». Le taux de la fécondité est en chute libre. Le gouvernement se retrousse les manches pour y remédier à grand renfort de mesures incitatives. A la fin, on y arrivera, à l’égalité femme-homme. 

Ce n’est pas parce que je suis trop optimiste. Mais il n’y a pas d’autres choix avec l’élévation du statut des femmes désormais irrévocable. Malgré la discrimination et les préjugés encore persistants, on finira par accepter ce changement devant les faits accomplis. Ce qui explique la récente montée de la misogynie chez certains coréens : ils ont peur. 

Et moi, mère de deux garçons, je veux les inscrire dans un lycée pour les garçons. Ce sont les filles, maintenant, qui raflent les premières places dans tous les concours et les examens ! Bravo, vous êtes trop fortes, chères petites !



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