Aujourd’hui, le 16 novembre, c’est le jour où s’organise à peu près l’équivalent coréen du baccalauréat français, appelé Suneung (수능), l’abréviation de « l’évaluation des aptitudes pour les études (수학능력평가) ».
Voici, mon petit souvenir lié à ce jour crucial pour la vie des Coréens.
Moi, je l’ai passé en novembre 1997. J’avais 18 ans.
Le trac a commencé dès la veille. En fait, tous les candidats doivent se rendre au lieu de l’examen la veille pour recevoir la convocation de l’examen, document indispensable, avec une pièce d’identité, pour être admis à la salle de l’examen.
Et le fait de voir le lieu de l’examen qui décidera mon sort m’a fait trembler.
Le soir, une amie de maman m’a offert un paquet de mochis. On offre des mochis ou chapssaltteok en coréen, aux candidats de cet examen pour qu’ils puissent coller à l’université qu’ils veulent aussi bien que ces gâteaux gluants.
Mais je n’avais aucun appétit et vous devriez comprendre pourquoi.
Le matin du jour-J, je me suis levée à six heures. Pas très bien dormi pendant la nuit. J’ai quitté la maison à 6 h 30.
Il faisait encore noir et surtout exceptionnellement froid pour la saison. - 3 degrés ! Je suis arrivée à l’endroit du concours à 7 h 10. Il n’y avait personne d’autre dans la salle du test.
Le jour de l’examen, les organisateurs ouvrent le lieu du test dès 6 h 30 et tous les candidats doivent être présents jusqu’à 8 h 10.
Le premier test, qui a duré 100 minutes, c’était le coréen. Et le deuxième, qui a duré 80 minutes, c’était les maths.
(Aujourd’hui, c’est 80 minutes pour le coréen et 100 minutes pour les maths)
Dieu merci que ce ne soit pas l’inverse ! Comme j’étais complètement nulle en maths, si on devait commencer par cette matière, j’aurais été bloquée de panique dès le début.
Mais le coréen, c’était mon point fort avec l’anglais. Donc, j’ai pu passer mon premier test avec assurance, ce qui m’a aidée à calmer le trac.
Heureusement pour moi, cette année-là, le niveau de l’examen de maths était très bas, ce qui m’a bien remonté le moral pour les autres tests. J’ai eu 53 sur 80, alors que lors des examens blancs, je dépassais difficilement 20 sur 80.
Puis, à midi, on a déjeuné avec des gamelles que nos mamans avaient préparées avec amour et prières.
Par ailleurs, quelle que soit leur religion, même celles qui n’en ont pas, toutes les mamans des candidats passent leur journée en priant pour soutenir leurs petits dans la pensée. C’est ce que j’avais fait avec maman lorsque mon frère a passé le suneung.
Dans l’après-midi, le test du groupe des matières liées à la science et à la science sociale (la physique, la biologie, la chimie et les sciences de la terre, les histoires de Corée et du monde, l’économie, la politique, la géographie de la Corée et du monde) a duré pendant 120 minutes.
Je crois que le nombre de matières a été réduit entre-temps.
Enfin, le dernier test, c’était l’anglais qui a duré 80 minutes.
Aujourd’hui, il y a encore un test de plus, c’est la 2e langue étrangère ou les caractères chinois. On peut choisir entre les deux.
Quand je suis sortie du lieu de l’examen, complètement pompée, il faisait déjà noir et froid comme le matin. Que j’avais faim ! De retour chez moi, j’ai demandé à maman de me commander un bon jjajangmyeon.
Car rien n’est plus réconfortant que ces nouilles quand on est épuisé que ce soit sur le plan physique ou moral !
Enfin, la soirée a été consacrée pour vérifier les réponses exactes de toutes les questions de l’examen. La chaîne hertzienne entièrement dédiée à l’éducation, EBS, diffuse une émission en direct dans laquelle des professeurs expliquent toutes les questions et donnent la réponse.
Il faut dire que le suneung, c’est essentiellement basé sur les QCM. Et le résultat du suneung n’est qu’un de nombreux documents servant de base d’évaluation des capacités des étudiants lors des concours d’entrée organisés par les universités.
Ces dernières prennent en compte différents éléments, tels que les résultats de chaque examen passé au lycée, l’évaluation des lycéens par leurs profs, les prix que les candidats ont reçu dans différents concours. Certaines d’entre elles organisent aussi un examen de dissertation.
Enfin, revenons à ma soirée du suneung. Comme tous les candidats copient leurs réponses à l’envers du billet de la convocation de l’examen et que le suneung est essentiellement basé sur les QCM, on peut prévoir les notes qu’on recevra. Le résultat était plutôt rassurant.
Puis, la nuit, j’ai dormi comme une souche…
Voilà, voilà, un petit récit sur le suneung pour vous permettre d’avoir quelques idées sur ce que c’est. Souhaitons bonne chance et bon courage à tous les candidats qui vont passer le suneung aujourd’hui !
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