L’une des principales cibles de Hwang Jini (ou Jin-yi), l’une des plus célèbres kisaengs de l’histoire de Corée, fut un moine vertueux qui s’appelait Jijokseonsa, considéré comme un « Bouddha vivant ».
Pour le séduire, Hwang Jini choisit un soir pluvieux pour aller frapper à sa porte. Son habit collait à son corps… et je vous laisse deviner ce que l’effet de cet état aurait produit auprès d’un moine solitaire vivant seul au fin fond de la montagne.
Enfin, car notre brave kisaeng maîtrisait aussi bien la danse que la littérature, elle aurait dansé cette danse des moines pour achever son opération. Le moine céda...
La série, "Hwang Jini" |
Il s’agit de l’une des hypothèses avancées pour expliquer l’origine de la danse des moines.
Mais aujourd’hui, il est communément admis que la danse du tambour pratiquée dans les temples bouddhistes était à l’origine de cette danse.
En effet, le danseur joue du tambour à la fin de la danse. Le nombre des tambours qu’il joue peut aller de l’un jusqu’à neuf ! L’accompagnement musical s’arrête et le danseur se défoule en jouant le tambour tout seul, ce qui symboliserait la lutte intérieure des moines entre le désir vain d’ici-bas et la quête de l’idéal bouddhiste.
De l’avis des experts, c’est le moine Seosan (서산대사, né en 1520- ?) qui aurait diffusé cette danse comme moyen de prosélytisme et de méditation. Il est plus célèbre pour ses exploits militaires contre les Japonais lors de la guerre de l’invasion japonaise (1592-1598).
Dès lors, différentes régions développèrent leur propre danse des moines qui sont devenus très populaires au fil du temps.
Note :
Au début du 20e siècle, deux grands danseurs ont chorégraphié cette danse pour lui donner une forme concrète.
Han Song-jun, célèbre joueur du tambour et chorégraphe de l’époque, a immortalisé cette danse pratiquée dans les provinces de Gyeonggi et de Chungcheong, situées dans le centre de la péninsule coréenne.
De son côté, Lee Dae-jo, qui était prof de danse des kisaengs dans la province de Jeolla sud, située dans le sud-ouest du pays, l’a fait avec la danse pratiquée dans cette région.
Leurs petites filles, Han Yeong-sook et Lee Mae-bang, ont appris, respectivement, cette danse de leurs grand-pères avant de développer deux versions différentes de cette danse.
La version de Han est plus discrète, sobre et intense, alors que celle de Lee est plus spectaculaire et expansive. Il en est de même pour des autres danses réinterprétées par elles.
Cette danse de moine est désignée comme 27e patrimoine immatériel par le gouvernement sud-coréen en 1969.
Pour voir la danse des moines de Han Yeong-sook interprétée par Lee Soo-jin (version féminine): https://youtu.be/nzpcZIeOVZ0
Pour voir la danse des moines de Lee Mae-bang interprété par Chae Sang-mook (version masculine) : https://youtu.be/zEX3cfT85-
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