1. Le porridge de haricots rouge (팥죽, patjuk)
« Maman, il faut faire de petites boulettes de riz gluant (새알, saeal) pour le porridge de haricots rouge. Car demain, c’est le solstice d’hiver! », me rappela d’un ton péremptoire le grand ourson.
En effet. Le solstice d’hiver et ce fameux porridge de haricots rouge sont indissociables dans l’imagerie collective des Coréens depuis plusieurs siècles. On en faisait pour ce jour où la nuit est la plus longue de l’année afin de chasser les mauvais esprits, car nos ancêtres prêtaient ce pouvoir exorcisant à la couleur rouge.
Et aujourd’hui encore, on perdure cette tradition. Les traiteurs et les industriels proposent ce porridge pour ceux qui n’ont pas le temps de préparer ce plat eux-même et les cantines scolaires ne manquent pas d’en offrir le jour du solstice d’hiver.
Maman faisait, elle-aussi, toujours ce plat à chaque solstice d’hiver. Même après mon mariage, elle venait chez nous avec une casserole remplie de ce porridge soigneusement emballé dans un « bojak » (보자기), un large morceau tissu traditionnel destiné à emballer puis transporter différents objets.
Mais en 2021,j’ai voulu en faire moi-même pour élaborer une recette à publier sur le groupe «Cuisine coréenne au fil du temps ». Depuis, c’est moi qui en fais pour mes parents avec l’aide précieuse de mes petits collaborateurs. Les oursons y ont trouvé leur compte car ils adorent confectionner des petites boulettes.
Le grand fut d’une réelle aide comme il a élaboré des petites boulettes d’une forme impeccable alors que le petit, il chercha plutôt à réaliser d’autres formes, telles que une chenille, de la baguette, de la pizza, un bonhomme de neige, etc.
J’ai fait ce porridge hier soir (heure coréenne) pour qu’on puisse le manger le matin du solstice. Mais son odeur était tellement alléchante que les petits ont voulu en manger comme entrée. Et ils ont adoré !
2. Comment les anciens Coréens célébrèrent le dongji ?
Comme j’ai expliqué dans certaines de mes publications, on utilisait deux calendriers, lunaire et solaire dans cette région. Le lunaire pour les occasions officielles et le solaire pour l’agriculture.
Le premier divise une année en 24 périodes saisonnières, ponctuées de deux solstices et deux équinoxes.
Et le solstice d’hiver marquait le point de départ de ce calendrier. Et pour cause. La lumière lance enfin sa contre-offensive à partir de ce jour !
Ainsi, même si officiellement c’est seollal ou le Jour de l’an lunaire qui marquait le début de l’année selon la tradition du pays, on surnomma le solstice d’hiver «petit seollal », une sorte de jour de l’an préliminaire.
Ce jour-là, le roi distribuait les calendriers de la nouvelle année aux officiels de la cour et aux gouverneurs. Les gens s’échangeaient des chaussettes chaudes. Ils essayaient également de rembourser toutes leurs dettes et de se réconcilier avec qui ils s’étaient brouillés.
On partageait aussi du porridge de haricots rouges avec des voisins en difficulté en guise de solidarité, tradition que poursuit aujourd’hui des associations caritatives.
Pour sa recette : https://www.facebook.com/groups/2608580949458549/permalink/3039908889659084/
Bon solstice d’hiver à tous !
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