Seollal (le Nouvel an lunaire) en dix points


Demain, le 10 février, c’est le Nouvel an lunaire, seollal en coréen. Aujourd’hui, je serai occupée toute la journée pour préparer le repas de la fête. Comme d’habitude, mes parents vont venir pour partager le festin. Avant de me lancer dans la préparation, je vous présente les dix points à retenir sur l’une des plus grandes fêtes traditionnelles du pays.  

1. L’étymologie de seollal. 

Seollal est composé de deux mots coréens, à savoir de « seol (설) » et de « nal (jour) ». De l’avis de nombreux linguistes, le mot seol serait venu du mot « inconnu » ou « peu familier ». 

2. L’histoire

D’après différentes archives coréennes et chinoises, dont Samguksaki, les Coréens célébraient la venue de la nouvelle année lunaire dès le 3e siècle. 

3. Grand déplacement du peuple (민족대이동)


Comme partout ailleurs, les fêtes traditionnelles constituent une belle occasion pour les familles de se retrouver autour d’une table bien garnie. 
Ainsi, à la veille du seollal, il y a un déplacement massif des habitants du pays, ce qui provoque souvent de gigantesques bouchons sur les routes. 
Pour l’éviter, certains optent pour le train, mais la concurrence pour la réservation des billets est bien rude. Du coup, le gouvernement désigne le jour du lancement de la réservation pour les congés de seollal et de chuseok, l’autre grande fête traditionnelle qui arrive le 15 août calendrier lunaire. 

Le jour J, à six heures du matin, À l’heure d’ouverture du guichet, les intéressés cliquent comme des damnés sur les sites des compagnies de train pour décrocher les meilleurs horaires. 

4. Chez la famille de l’époux ou celle de l’épouse ?

Mais quand on est un couple marié, comment faire ? Comme les congés de seollal et de chusoek durent au moins trois jours, on visite successivement les deux familles. 

Pour l’instant, beaucoup de couples, notamment ceux qui présentent des offrandes aux ancêtres, se rendent d’abord chez la famille de l’époux, puis chez celle de l’épouse. 

5. Gastronomie



Le plat incontournable de seollal est le tteokguk, soupe de gâteau de riz blanc.
D’après Donguksagk, un livre qui décrit les coutumes des Coréens au 19e siècle, les Coréens en mangeaient au moins depuis la dynastie Joseon (1392-1910). La couleur et la forme de tteok signifient le nouveau départ, la prospérité et la longévité. Pour ces valeurs symboliques, on en mange aussi le jour de l’an solaire. 

On prépare également d’autres repas de fête classique tels que le japchae, les jeons (galettes coréennes), le bulgogi ou le bœuf braisé à la sauce soja (galbizzim), des poissons blancs et les légumes cuits assaisonnés de trois couleurs, blanc, brun, vert, ce qui représente les ancêtres (la racine), les descendants à venir (les feuilles) et la génération actuelle (la tige).

6. Culte des ancêtres (차례)

Le matin de seollal, de nombreux Coréens présentent des offrandes aux ancêtres selon le protocole confucianiste. Préparer la table d’offrande était devenu une lourde corvée pour les femmes comme on y mettait une vingtaines de mets ! 


Mais en septembre 2022, Seongyungwan (성균관), l’équivalent du Saint-Siège des confucianistes corréens, a décrété une nouvelle norme de présentation de la table, en réduisant de plus de moitié les plats à préparer. Ce qui compte, selon ces sages, c’est surtout l’état d’esprit dans lequel on prépare cette offrande. 


Cette décision reflète surtout l’élévation du statut des femmes et l’évolution des mentalités de la société coréenne. 

Par ailleurs, les familles chrétiennes, notamment les protestantes, qui représentent à peu près un tiers de la population, ne pratiquent presque pas cette tradition.

7. Salut et présentation des vœux du Nouvel an (세배)


Le matin, on rend hommage aux aînés, si possible en hanbok, en se prosternant devant eux. A leur tour, ces derniers distribuent des étrennes avec des vœux du Nouvel an. 


8. L’enseignement de la tradition

Quelques jours avant les fêtes traditionnelles, les écoles maternelles invitent les petits à venir en hanbok et ce jour-là, on apprend différents aspects de la tradition, les jeux, la salutation, la cuisine etc. A l’école primaire aussi, on enseigne les coutumes traditionnelles concernées. 



9. Cadeaux

On opte souvent pour des aliments, tels que des poissons, de la viandes, des fruits, des algues, des huiles, des boîtes de conserve, des tteoks ou d’autres biens de première nécessité. Les thés, les cafés ou les vins sont aussi devenus des cadeaux de prédilection des Coréens. On recourt souvent au service de livraison à domicile pour faire parvenir ces cadeaux à nos proches ou à nos clients. 


10. Chez nos voisins

Plusieurs pays de l’Asie de l’Est célèbrent encore aujourd’hui le Nouvel an lunaire. Les Chinois l’appelle « fête du printemps » (春節), les Vietnamiens,Tết Nguyên Đán et les Mongols, Tsaggan Sar (Цагаан сар). Mais pas le Japon, qui fête le Nouvel an solaire, depuis l’adoption du calendrier solaire suite à la restauration de Meiji en 1868.



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