A l’occasion de la journée des Enfants, on ne manque pas de rendre hommage à son fondateur Bang Jeong-hwan (방정환 1899-1931). Conscient de l’importance du rôle des enfants pour la libération du pays et son développement, le jeune indépendantiste et écrivain alors âgé de 24 ans fonda, en 1923, l’association « Saekdonghoe 색동회» ou The rainbow society avec une dizaine de compagnons. L’association commença par lancer une périodique baptisé « Eorini (어린이)» ou « enfants » en français. Profitant de son talent de conteur inégalable, Bang y écrivit ou traduisit des contes pour les enfants.
Car Bang souhaita avant tout donner de l’espoir et du courage aux jeunes puisqu’ils souffraient, à l’époque, des conditions de vie particulièrement difficiles en raison de l’occupation étrangère. Il voulut par ailleurs leur rappeler l’esprit et l’identité nationale alors que la puissance impériale japonaise cherchait à les effacer à tout prix. D’un autre côté, il incita les adultes à prendre conscience de l’importance des droits de l’enfant.
Dans cette perspective, il fonda l’association « Saekdonghoe 색동회 » ou « Rainbow Society » avec une dizaine de compagnons. Ils organisèrent différents évènements comme des expositions de peintures, des concerts, des compétitions de comptines d’enfant et notamment des séances de narration de contes.
En effet, Bang Jeong-hwan avait un talent de conteur inégalable. Quand il fut emprisonné pour son implication dans la résistance, il égaya les autres prisonniers en leur racontant des histoires. Même ses geôliers les écoutèrent en cachette !
En particulier, ce littéraire militant a lancé, le 20 mars 1923, le premier périodique coréen pour les enfants, baptisé justement *« Eorini 어린이 » ou « enfant » en français. Lui-même et d’autres auteurs y écrivaient ou traduisaient en hangeul des contes, des comptines et des articles à la fois amusants et instructifs. La revue eut un grand succès. Malheureusement, Bang Jung-hwan décéda en 1931 à l’âge de 32 ans suite à une maladie rénale.
De leur côté, les autorités coloniales n’apprécièrent guère une telle initiative. Elles soupçonnaient, à juste titre, un élan indépendantiste habilement dissimulé dans ces activités. Après avoir censuré plusieurs numéros du magazine « Eorini », elles finirent par arrêter sa parution en 1934 et interdirent l’organisation de la fête des Enfants en 1937. Heureusement, elle fut restaurée le cinq mai 1946 après la libération du pays en août 1945. Et Rainbow Society œuvre aujourd’hui encore pour la promotion des droits d’enfant.
* « Eorini (어린이) » est un mon inventé par Bang Jeong-hwan. On utilise aujourd’hui d’une manière générale pour désigner les jeunes âgés de moins de 13 ans. Communément traduit en français, « enfant », il peut être traduit mot-à-mot « les jeunes gens ». Ce terme rappelle ainsi que les enfants sont des êtres humains à part entière que les adultes doivent respecter.
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