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« En été, on mange du chamoe (melon coréen) et de la pastèque.» C’est aussi l’une des premières phrases que j’ai apprises à l’école.
En effet, les deux fruits et leurs couleurs vives, le jaune comme le soleil flamboyant pour le chamoe, le vert comme la verdure luxuriante pour la pastèque, sont étroitement associées à l’image de l’été pour les Coréens, comme le chant des cigales.
Comme pour l’histoire de la pastèque, j’ai déjà publié un post (https://ours15.blogspot.com/.../lhistoire-de-la-pasteque...), ici je me contenterai de vous présenter brièvement ce melon coréen jaune à rayures blanches, qui a une forme ovale qui intrigue tant les touristes.
Contrairement à la pastèque, qui débarqua assez tardivement sur la péninsule coréenne, soit au 13e siècle, et qui resta pendant trois à quatre siècles suivants comme un fruit prestigieux que seulement les riches pouvaient goûter, le melon coréen était cultivé depuis l’antiquité, à l’époque des Trois royaumes (1e siècle av.J.-C.-7e siècle). Ainsi, parmi les porcelaines céladons de Goryeo (고려, 918-1392), on peut trouver bon nombre de vases en forme de chamoe.
Par ailleurs, le chamoe était moins cher, donc, beaucoup plus accessible que la pastèque ! Dans des romans ou séries coréennes, on peut ainsi voir souvent les personnages partager des chamoes en famille pendant l’été, à l’abri de la grande canicule.
Pour la même raison, c’était l’un des fruits les plus populaires qui faisait l’objet de « seori (서리) », qui pourrait se traduire comme « petit jeu de vol » ou «maraude»
Dans les campagnes, les enfants ou les adolescents piquaient des chamoes dans les champs des voisins lorsqu’ils avaient faim entre deux repas. En été, les copains de village s’amusaient souvent dans des ruisseaux. Que ça donne des fringales !
Ils organisaient alors leur plan d’intrusion dans des champs de chamoe. Deux ou trois d’entre eux guettaient les mouvements du propriétaire, qui surveillait d’en haut d’une cabane haut placée, construite justement de manière à permettre de voir loin dans les champs.
Lorsque les guetteurs imitaient le cri de coucou pour dire que c’était bon, on pouvait venir, et les autres se précipitaient vers le champ pour piquer chacun un chamoe.
En entendant le cri de ces faux oiseaux, le propriétaire se contentait de les avertir de temps à autre : « Faites attention à ne pas abîmer d’autres chamoes ! »
En effet, les paysans considéraient ce petit vol plutôt comme une forme de partage ou d’entre-aide en forme de jeu entre les voisins alors qu’on n’avait pas autant de choses à manger qu’aujourd’hui… Ainsi, il y avait des règles tacites à respecter dans ce jeu.
On ne pique qu’une petite quantité de fruits juste assez pour tromper la faim, on change régulièrement de champ de chamoe pour ne pas causer des dégâts importants à une seule personne et une fois atteint à l’âge d’adulte, on arrête ce petit jeu d’enfant.
Voilà… Je vous recommande vivement de l’essayer si vous visitez la Corée, car aujourd’hui, on ne le trouve qu’en Chine ou au Japon, mais les espèces cultivées là-bas sont différentes de celles de Corée.
Pas besoin d’enlever les pépins. Vous pouvez très bien manger des pépins, qui sont tout petits et mous. En plus, c’est là, où se trouve la partie la plus sucrée du fruit.
Les autres fruits qu’on mange ici en été sont la pêche, la prune, le raisin, mais assez tardivement, etc. La famille Ours ne les prend que rarement comme dessert mais plutôt comme goûter entre les repas. Ainsi, pendant les vacances d’été, les oursons ont droit À au moins à deux fruits différents, le matin et dans l’après-midi. Ils sont de grands mangeurs de fruits et de léguemes !
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