Pyeoneuijeom (편의점) : supérette de commodité

Rayon de ramyeons d'une pyeoneuijom 

En juillet 1990, un pyeoneuijeom a été ouvert dans mon quartier. Les habitants du quartier s’empressèrent d’aller visiter ce nouveau type de supérette, ouverte sept jours sur sept et 24h sur 24 ! Un nouveau monde qui annonçait l’arrivée d’une nouvelle ère de prospérité. 
 
Elle était d’une propreté impeccable, la disposition des produits était coquette et ingénieuse. Eclairé d’une vive lumière et parfaitement climatisé, ce magasin donnait l’impression qu’on visitait la section de produits alimentaires de grands-magasins de luxe. 
En plus, on pouvait manger des repas simples sur place pour un prix bien moins élevés que dans des restos, car cette supérette était équipée de quelques tables et de chaises, de deux micro-ondes ainsi que d’un distributeur d’eau chaude. 



Endroit idéal pour consommer, sur place, des « cup ramyeon ». Il s’agit des ramyeons contenus dans un bol jetable. On peut cuire les ramyeons seulement en y versant de l’eau bouillante. Par ailleurs, on y proposait des kimbaps, des sandwiches ou des samgak-kimbap (삼각김밥) une sorte de jumeokbab (onigiri en japonais) couvert d’une feuille de kim. 


Cette nouvelle forme de commerce de proximité s’est vite propagée dans tout le pays. Puis, ces supérettes modernes m’ont accompagnée tout au long de mon adolescence et de ma jeunesse alors qu’il m’arrivait souvent, comme les autres ados , de souper dehors, pour aller à des cours privés ou pour rester dans des bibliothèques. 

A chaque fois que j’entre dans une de ces supérettes, l’odeur de cup ramyeon, discrètement répandue dans l’air parfaitement climatisé me rappelle ces moments studieux de ma jeunesse. 


Aujourd’hui encore, ces pyeoneuijeoms offrent un abri réconfortant aux adolescents et étudiants qui s’y reposent avec leurs copains autour de goûters ou de repas simples. 
Ils ont plus de chance que ma génération, car maintenant, on peut y trouver des plats beaucoup plus variés qu’il y a trente ans, comme des gamelles contenant du riz et différents banchans. 

Le pyeoneuijeom est également très commode pour d’autres produits et services qu’il offre. Je crois que ceux qui sont  venus en Corée seront bien d’accord. 
Par exemple, le couple Ours aime bien s’y rendre, tard dans la nuit, lorsqu’ils ont un peu soif. On va y chercher une bouteille (ou deux…) de makgeolli. 


C’est aussi dans ces supérettes que L'on peut recharger les cartes T-money, Les cartes de transports en commun, comme dans les stations du métro. Attention, on n’accepte que de l’espèce pour le paiement. 

Certains pyeoneuijeoms disposent de tables qu’ils installent dehors, devant leur porte. Cela fait un petit café de fortune le jour, et un bar le soir.



Enfin, petit rappel historique. 

Le premier pyeoneuijeom du monde fut ouvert par la compagnie SouthLand  aux Etats-Unis en 1927. C’est cette fameuse chaîne de pyeoneuijeom, 7-Eleven. Comme son nom l’indique, il était ouvert de 7h du matin à 11h du soir. Cette compagnie fut rachetée par le distributeur japonais Ido-Yokdo en 1991. 


Quant à la Corée, c’est le distributeur numéro un du pays, le groupe Lotte, qui a ouvert le premier magasin de cette chaîne en 1989 au quartier de Jamsil, situé dans le sud-est de Séoul. 



Depuis, d’autres grands groupes coréens, comme BGF Retail ou LG, ont lancé leurs propres enseignes, qui sont devenues aujourd’hui, GS25 et CU. Ce sont ces deux enseignes qui occupent la première et la deuxième places sur le marché de pyeoneuijeom en termes de nombre de magasins en 2022, suivis par 7-Eleven.

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