1. Présentation générale
Chuseok(추석,秋夕 ) est la fête traditionnelle des récoltes qui arrive à la 8e pleine lune de l’année lunaire. Egalement appelé Hangawi, Chuseok signifie « soir d’automne » . En Corée, le jour même, la veille et le lendemain sont des jours fériés, comme c’est le cas aussi de l’autre grande fête traditionnelle, seollal, le Nouvel an lunaire. Cette année, chuseok arrive le 29 septembre.
2. Histoire
Selon Samguksaki, le plus ancien livre d’histoire de Corée existant, la célébration du chuseok remonte au moins au début du 1er siècle, sous le règne du roi Yuri Isageum (유리이사금, 24-57) de Shilla, l’un des trois royaumes majeurs qui occupaient la péninsule dans l’antiquité.
La Cour divisait en deux grandes parties toutes les femmes de sa capitale un mois avant chuseok, chacune dirigée par une princesse. Pendant un mois, elles tissaient des étoffes. Et lorsque le jour-J arrive, la partie qui avait tissé la plus grande quantité gagnait et la partie perdante devait préparer un grand festin pour tout le monde.
3. Gastronomie
On mange du riz qui vient d’être récolté et des songpyeons, des tteoks farcis de sésames confits de miel ou de pâte sucrée de haricots blancs, en forme de demi-lune. Pour la soupe, on fait de la soupe de taro.
On prépare également d’autres repas de fête classique tels que le japchae, les jeons (galettes coréennes), le bulgogi ou le bœuf braisé à la sauce soja (galbizzim), des poissons blancs et les légumes cuits assaisonnés de trois couleurs, blanc, brun, vert, ce qui représente les ancêtres (la racine), les descendants à venir (les feuilles) et la génération actuelle (la tige).
4. Danse traditionnelle de chuseok
Le plus connu est « ganggangsullae ». A la lueur de la pleine lune, des femmes forment un cercle en se donnant la main et chantent et dansent. L’amiral Yi Sun-sin l’utilisa lors de l’invasion des Japonais (1592-1598) pour dissuader l’armée nipponne. Il fit porter les flambeaux aux femmes et leur fit danser le gangangsullae . L’armée japonaise, en les apercevant de loin, eut peur et n’osa pas trop s’approcher de la côte car elle crut qu’il y avait un grand nombre de soldats.
Pour en savoir plus sur cette danse classée comme patrimoine culturelle immatériel de l’humanité.
https://ich.unesco.org/fr/RL/le-ganggangsullae-00188...
5. Grand déplacement du peuple
Comme partout ailleurs, les fêtes traditionnelles constituent une belle occasion pour les familles de se retrouver autour d’une table bien garnie.
Ainsi, à la veille de chuseok, il y a un déplacement massif des habitants du pays, ce qui provoque souvent de gigantesque bouchons sur les routes.
Pour l’éviter, certains optent pour le train, mais la concurrence pour la réservation des billets est bien rude. Du coup, le gouvernement désigne le jour du lancement de la réservation pour les congés de chuseok et de seollal, le Nouvel an lunaire.
Le jour J, à six heures du matin, l’heure d’ouverture du guichet, les intéressés cliquent comme des damnés sur les sites des compagnies de train pour décrocher les meilleurs horaires.
6. Chez la famille de l’époux ou celle de l’épouse ?
Mais quand on est un couple marié, comment faire ? Comme les congés de chusoek durent au moins trois jours, on visite successivement les deux familles.
Pour l’instant, beaucoup de couples, notamment ceux qui présentent des offrandes aux ancêtres, se rendent d’abord chez la famille de l’époux, puis chez celle de l’épouse.
7. Culte des ancêtres (차례)
Le matin de seollal, de nombreux Coréens présentent des offrandes aux ancêtres selon le protocole confucianiste. Préparer la table d’offrande était devenue une lourde corvée des femmes comme on y mettait une vingtaine de mets !
Mais en septembre 2022, Seongyungwan (성균관), l’équivalent du Saint-Siège des conficuéanisme coréen, a décrété une nouvelle norme de la présentation de la table, en réduisant plus de moitié des plats à préparer. Ce qui compte, selon ces sages, c’est surtout l’état d’esprit dans lequel on prépare cette offrande.
Cette décision reflète surtout l’élévation du statut des femmes et l’évolution des mentalités de la société coréenne.
Par ailleurs, les familles chrétiennes, notamment les protestantes, qui représentent à peu près un tiers de la population, ne pratiquent presque pas cette tradition.
8. L’enseignement de la tradition
Quelques jours avant les fêtes traditionnelles, les écoles maternelles invitent les petits à venir en hanbok et ce jour-là, on apprend différents aspects de la tradition, les jeux, la salutation, la cuisine etc. A l’école primaire aussi, on enseigne les coutumes traditionnelles concernées.
Pour en savoir plus sur cet enseignement : https://www.facebook.com/groups/138429644857862/permalink/319784243389067/
9. Grande fête traditionnelle de l’Asie de l’est
D’autres pays de l’Asie de l’est, la Chine, le Vietnam et le Japon célèbrent également cette fête traditionnelle des récoltes sous différents noms.
En Chine, elle s’appelle, « zhong qui jie (中秋節) », au Vietnam « Tet Trung Thu » et au Japon « obong お盆 ». Le Japon fait cavalier seul en célébrant cette fête le 15 août calendrier solaire depuis l’adoption du calendrier occidental suite à la restauration de Meiji en 1868.
10. Cadeaux
On opte souvent pour des aliments, tels que des poissons,de la viandes, des fruits, les algues, les huiles, les boîtes de conserve, les tteoks ou d’autres biens de première nécessité. Les thés, les cafés ou les vins sont aussi devenus des cadeaux de prédilection des Coréens. On recourt souvent au service de livraison à domicile pour faire parvenir ces cadeaux à nos proches ou clients.
Commentaires
Enregistrer un commentaire