Dicton : le cheval d’un vieillard qui vit à la frontière (새옹지마)


Je suis désolée de vous avoir inquiétés avec mon post mystérieux d’hier. Pour vous rassurer, j’ai rédigé un petit article présentant un dicton chinois cité fréquemment par les Coréens. 
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Vendredi dernier, il m’est arrivé une très bonne chose. Je vous en parlerai laquelle quand il sera temps. Et juste après, j’ai dû faire face à un incident pas très agréable. Avec du recul, j’en rigole mais ça m’a quand même tracaassée pendant quatre jours. Maman m’a consolée : « Petite chérie, dans la vie, quand il t’arrive une très bonne chose, garde-toi de t’en réjouir trop. Elle peut être suivie de quelques malheurs. En fait, c’est pour ça, par exemple, que les riches d’autrefois organisaient des banquets somptueux en invitant tous les gens de leur village à chaque fois qu’il leur arrivait de belles choses, à savoir l’anniversaire d’un membre de leur famille ou la réussite d’un fils de leur famille au concours des fonctionnaires ! Ils dépensaient de l’argent pour prévenir des malheurs qui peuvent survenir par après. Donc, ce petit incident qui t’a agacée, c’est très bien qu’il a eu lieu. C’est ce qu’on appelle « aektame » qui veut dire chasser le mauvais sort avec un moindre mal. »

Mamie Ours me fit penser à ce dicton chinois : « Le cheval d’un vieillard qui vit à la frontière (sae-ong-ji-ma) ». II signifie que puisque dans la vie les bonheurs et les malheurs sont entremêlés, il est difficile de prévenir l’avenir. » C’est chinois, mais en Corée, on l’utilise énormément. Donc, je me permets de vous présenter l’histoire de ce vieillard qui vivait à la frontière avec un pays habité par des barbares. 

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Les catastrophes et les bonheurs se changent et se provoquent. Donc, il est difficile de prévoir leur évolution. Il était une fois, à la frontière avec des barbares un homme réputé pour sa grande sagesse. Un jour, son cheval s’enfuit, franchit la frontière avant d’entrer dans le pays des barbares. Tout le monde plaignit le maître du cheval : « Dommage ! Quelle perte ! » Cependant ce dernier ne sourcilla même pas et répondit : « Une telle situation pourrait s’avérer bénéfique dans l’avenir ! »

En effet, quelques mois plus tard, ce cheval arriva avec une excellente jument. Alors tous les voisins félicitèrent cet homme : « Vous avez eu bien raison ! Grâce à la fuite de votre cheval, votre fortune a doublé en fin de compte. » Là, non plus, notre héros du jour ne perdit pas son flegme : « Je ne sais pas trop si je dois m’en réjouir. Cela pourrait également nous causer des ennuis. »

Or, son fils adorait l’équitation. Il essaya la nouvelle jument, tomba et se cassa une jambe. Cette fois-ci, tout le monde s’empressa à consoler le père. Comme d’habitude, il resta calme : « Oui mais bon… cette catastrophe pourrait se transformer à un bonheur. »

Un an plus tard, les barbares voisins envahirent le village de cet homme. Tous les jeunes hommes furent convoqués pour les repousser. Et neuf soldats sur dix furent tués. 

Mais, comme le fils de ce vieillard était handicapé, il ne fut pas convoqué. Ainsi, le père et le fils purent sauver leur vie. 

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Source : Le Huainanzi ou Houai-nan tseu (chinois : 淮南子 ; pinyin : Huáinánzǐ) rédigé au IIe siècle av.J-C.

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