Dicton : « Les mots deviennent des grains. (말이 씨가 된다) »



C’est le dicton préféré de maman. Elle croit, comme moi également, à la force des mots susceptibles de changer le cours de notre vie, notre destin même. « Il ne faut donc pas dire n’importe quoi, ma chérie, me répète-elle dès que les occasions se présentent. »

Quand on y pense, la sagesse véhiculée par ce proverbe n’est pas complètement infondée. Les êtres humains réfléchissent avec des mots. On se croit à tort leur maître en les renvoyant au rang de simple outil servant à exprimer nos sentiments. 

Mais ce sont eux qui régissent notre pensée, avec la définition donnée par le groupe linguistique auquel chacun appartient. Chaque mot véhicule le point de vue de nos ancêtres. On est prisonnier de notre langue. Et une fois prononcés, ces mots exercent une emprise encore plus puissante. C’est comme s’ils nous mettaient devant les faits accomplis avec leur force évocatrice plus puissante que les images, puisqu’ils s’adressent directement à notre imagination. 

D’où vient la nécessité de rouler trois fois notre langue avant de parler d’autant plus que les mots, selon un autre dicton coréen, « une fois jetés en l’air, on ne peut pas les ramasser. » 
 

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