La hausse des naissances en Corée du Sud

Les naissances en Corée du Sud ont connu leur plus forte hausse depuis 14 ans en septembre ! Un total de 20590 bébés sont nés en septembre, soit une augmentation de 10 % par rapport à l'année précédente, selon le Bureau national des statistiques.

 

Pour en savoir plus : https://fr.yna.co.kr/view/AFR20241127001800884?section=national/index

 

Moi-même, j’ai pu apercevoir ce léger changement sur le terrain. D’abord, voici, la petite histoire de l’une des copines de maman.

 

« Ma fille se marie ! », nous annonça-elle toute fièrement l’année dernière lors d’un repas dans un restaurant. « Elle a 31 ans et son futur mari a 26 ans. Ils ont eu un bébé donc on presse le mariage. Quelle merveilleuse nouvelle ! Sa belle famille en est ravie ! »

 

Alors qu’autrefois, si leurs filles tombaient enceintes avant le mariage, les parents le cachaient soigneusement tout en se préparant en toute urgence le mariage. Par ailleurs, lorsque j’étais jeune, c’était encore mal vu de se marier avec un homme plus jeune. Mais aujourd’hui, beaucoup de femmes ainsi que leurs parents semblent en être plutôt fiers. 

 

« Ma fille va prendre un an de congé de maternité. Mon futur gendre aussi. Une année tranquille pour eux. »

 

Ce n’était pas encore si facile de prendre des congés de maternité dans le secteur privé il y a quelques années. Encore moins évident pour les maris.

 

Un an plus tard, la même amie de maman nous fit savoir : « Ils jouissent d’un tas de subventions et d’avantages de la part du gouvernement central et de la municipalité. Ils envisagent d’avoir un deuxième enfant d’ici un ou deux ans. »

 

D’autre part, notre amie Mary, qui était en visite en Corée en novembre, me fit remarquer : « Je vois, en Corée, des jeunes amoureux… Qu’ils sont gentils ! Il y en a tellement que je n’en reviens pas ! Ils sont trop beaux à regarder »

 

Et moi-même, j’ai pu remarquer, dans les rues et dans les métros, qu’il y avait plus de femmes enceintes avec surprise !

 

Alors que les médias étrangers parlent de la guerre des sexes, du mouvement de quatre B (refus de sortir avec un homme, refus d’avoir des enfants, refus de se marier et refus d’avoir des relations intimes avec des hommes), comme si ce phénomène touchait toute la jeune génération, et voilà, on a de bonnes nouvelles.

Pour des chiffres précis et des analyses de ce revirement :

 

Comme je l’avais dit dans l’un de mes posts précédents, la chute de la naissance était plutôt positive, car c’était une forme de grève générale tacite des jeunes femmes. Beaucoup d’entre elles, ayant acquis l’autonomie financière grâce à leur niveau d’éducation élevé ou à leurs efforts, elles n’ont plus besoin de vivre la même catastrophe que certaines de leurs aînées ont vécue. Les femmes nées aux alentours du début des années 1980, comme le titre de ce fameux roman, « Kim Ji-young, née en 1982. » Moi, née en 1979, j’en suis.

 

Même le gouvernement actuel réputé pour son penchant misogyne n’eut d’autres choix que de multiplier des mesures visant à encourager les jeunes à se marier et à avoir des enfants ! En plus, il y a plus d’hommes que des femmes qui souhaitent se marier. La loi du marché oblige, ils essaient de se conformer aux exigences de leurs bien-aimées. Partage des tâches ménagères, etc.

 

Déjà, j’ai vu plus de pères pour des activités scolaires des parents par rapport à l’année dernière. Que ce soit pour assister à des cours démonstratifs ou à celle visant à assurer la sécurité routière aux entrées et aux sorties des enfants.

 

Et ces fameux beaux-parents méchants vis-à-vis de leurs filles, qui sont encore présents dans des séries ringardes, il est difficile d’en trouver. Il y a même une blague qui circule entre les parents qui ont marié leurs fils : « Croyez-vous encore que le mari de votre belle-fille est encore votre fils ? »

 

Voilà, le vent tourne. Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour maintenir la population stable mais en attendant, je me réjouis de ce petit rebondissement et j’espère que cette tendance positive se poursuivra. J’ai confiance en l’instinct des êtres humains. Aimer et, bien sûr, généralement,  vouloir avoir des enfants en font partie. A condition, pourtant, que la société et les maris déploient des efforts permettant de concilier nos vies professionnelles et familiales. J’ai l’impression que la Corée du Sud s’est mise à tout doucement relever ces défis, comme elle avait su faire face à bien d’autres problèmes dans le passé.


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