Le 16 avril 1993, trois sœurs de la Sainte famille des humbles servantes furent envoyées à un hôpital municipal du district de Flores de Buenos Aire en Argentine. On ne savait presque rien du pays, ni la langue ni la culture. On se confiait entièrement à la grâce de Dieu et à l’église qui nous avait invitées.
Celui qui nous fit venir dans ce pays lointain, c’était Mg Bergoglio, futur pape François. Nous ne pourrons jamais oublier son sourire doux et ses attitudes humbles lorsque nous le rencontrâmes pour la première fois. Il nous conseilla : « N’hésitez pas à m’appeler ou à venir me voir si vous avez besoin de quoi que ce soit. » Puis il ajouta en souriant : « N’envisagez pas de travailler trop, la fatigue risque de vous rendre tristes. Même si vous ne travaillez que pendant trois ou quatre heures par jour, essayez de vivre gaiement en riant. » A cet instant-là, je compris pourquoi Dieu m’avait conduit ici. C’était le moment
A l’époque, l’Evêque de Rome était l’évêque du diocèse de Flores et vivait dans une petite maison située près de l’hôpital. Ainsi, nous avions souvent l’occasion de le rencontrer sur le chemin qui menait à l’hôpital. On le voyait aussi lors de la messe. A chaque fois, il nous saluait avec sourire et nous demanda s’il ne nous manquait de rien. Un jour, nous avions assisté à un concert de la Passion organisé par un prêtre de la paroisse. A la sortie, nous croisâmes Mg. Bergoglio. « Vous allez où ? », demanda-t-il. « On retourne à l’hôpital. » « Je vais chez moi. Je prendrai le taxi pour vous accompagner à l’hôpital avant de rentrer. » Il aurait prix le tram s’il avait été seul mais il prit le taxi exprès pour nous.
Un autre jour, il nous amena au couvent des carmélites. « Car, expliqua-t-il, elles ont prié pour que vous puissiez venir en Argentine. » En chantant avec elles des cantiques, nous pouvons sentir le fil solide qui existe en chacun de nous et qui nous relie dans les bras de Dieu. C’était grâce à la prévenance attentionnée et chaleureuse de la part de l’évêque.
Même après être devenu Souverain Pontife, sa façon de vivre ne cesse d’émouvoir le monde entier. Il n’a pas changé depuis 30 ans. Là-bas, tous les ecclésiastiques de son diocèse essayaient de vivre comme lui, dont l’évêque auxiliaire de Flores, Mario Aurelio Poli, futur cardinal de l’archidiocèse de Buenos Aire. Un après-midi, je le croisai devant l’hôpital. Il prenait une bicyclette. « Je viens de célébrer une messe dans une église paroissiale de notre diocèse car son curé est parti en vacances d’été», expliqua-t-il. Ce qui me surprit grandement. Ce qui m’étonna encore davantage, c’est qu’il avait vendu sa voiture pour prendre l’exemple de l’évêque Bergoglio : « Parce qu’il n’en a pas. »
C’est grâce au pape François et À son attention que nous avons pu nous acclimater vite en Argentine malgré plusieurs difficultés. En plus, c’était la première mission à l’étranger pour notre ordre. Il était, pour nous, plutôt comme un père affectueux. Nous ne l’oublierons jamais.
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Témoignage de Sœur Choi Jeong-hee de la Sainte famille des humbles servantes traduit par Shim So-jeong.
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