Les rois de Joseon prenaient des repas trois à cinq fois par jour : deux repas complets le matin et le soir, le petit-déjeuner au réveil, un plat simple à midi et un casse-croûte la nuit, sans compter de petits goûters accompagnés de thé quand ils en avaient envie.
Ils étaient servis dans leur chambre et mangeaient d’ordinaire sans convive, assistés par des cadres du personnel féminin de la cour (상궁, sangung).
Les monarques de Joseon avaient un emploi du temps très chargé. Ils se levaient vers 4h à 5 h du matin et commençaient la journée en allant saluer les seniors de la cours, tels que les reines douairières ou les ex-rois qui avaient cédé le trône à leur successeur de leur vivant.
Ensuite, ils prenaient un repas léger, notamment du porridge. Ce qui est le plus connu comme petit-déjeuner royal est le porridge du riz au lait, car à l’époque, le lait de vache était un produit de luxe peu accessible à la grande majorité de la population. Pendant la période où ils prenaient de la potion médicamenteuse à base d’herbes, ils sautaient ce met léger.
Puis, ils assistaient à une sorte de cours pendant lequel ils apprenaient les canons confucéens et débattaient des affaires d’État ou des sujets plus académiques avec des érudits ou des hauts dignitaires de la cour.
Entre 9h et 10h, le 1er repas complet était servi. Il était composé de 12 plats de légumes, de viandes, de poissons et de fruits de mer provenant de toutes les régions de la Corée. A part ces mets, on servait aussi du riz, une ou deux soupes, souvent de la soupe d’algue et du bouillon à base de bœuf, ainsi que différents kimchis.
On mettait souvent du faisan cuisiné à différentes façons. Il était en effet l’une des viandes les plus prisées de la noblesse. D’où vient le dicton coréen : « Du poulet pour remplacer du faisan », ce qui veut dire que faute de la meilleure solution, il faut se contenter d’une alternative qui est la plus proche de l’idéal.
Trois tables étaient utilisées, une grande table ronde pour les rois, une petite table ronde pour une officielle qui goûtait tous les plats et assistait le roi tout au long du repas et enfin une table rectangulaire dont une autre sangung se servait pour cuire sur place un ragoût. On mettait un petit brasier à côté de cette table pour chauffer le plat.
Jusqu’à 11 h à 12 h, les rois présidaient une sorte de conseil des ministres. Et enfin un peu de repos jusqu’à 13 ! Ils en profitaient pour prendre un repas relativement simple, à savoir des nouilles, des soupes de tteoks ou de mandus. Par ailleurs, lorsqu’on recevait des visiteurs au palais, c’est ce genre de repas simplifié qu’on leur offrait.
Au début de l’après-midi, les rois reprenaient leurs études. Puis, ils retournaient au bureau, si on peut le dire, pour traiter des documents officiels (rapports, pétitions…), assister à la grande conférence des ministres qui se tenait quatre fois par mois, se faire briefer par des gouverneurs de province, etc. Quand ils avaient un peu de temps libre, ils faisaient aussi du sport comme le tir à l’arc ou de l’équitation.
Vers 17 h, ils passaient en revue le personnel de sécurité du palais, vérifiaient la liste des agents qui étaient au service pour la nuit à venir.A environ 18 h, ils soupaient, soit le 2e repas complet de la journée dont l’organisation était à peu près identique à celui du matin.
Vers 20 h, ils rendaient encore visite aux seniors de la cour pour leur souhaiter bonne nuit. Après, s’ils avaient un petit creux, ils prenaient un petit casse-croûte, des nouilles, des mandus, des ttteoks ,du porridge ou autres. Il leur arrivait parfois de faire des heures supplémentaires quand il y avait beaucoup de documents ou de dossiers urgents à traiter.
Enfin, ils se couchaient vers 23 h. Mais ce n’était pas de tout repos non plus, car, assurer une descendance stable était une mission tout aussi importante que les affaires de l’État.
Surtout, à chaque fois que les jours-J des reines, désignés par avance par son médecin, revenaient, ils étaient vivement sollicités pour passer la nuit chez leurs épouses. Cette activité reproductive du couple royal était cependant strictement encadrée.
Par exemple, quelques officielles cadres se tenaient près de la chambre de la reine et si elles entendaient le mari s’essouffler un peu trop, elles lui rappelaient, à haute voix, de modérer son élan pour prévenir tout incident biologique qui peut survenir dans ce genre de situation.
Quand on y pense, cela relève d’un véritable exploit que Séjong le Grand ait pu avoir 10 enfants avec son épouse, la reine Soheon, dont le benjamin de la famille est arrivé quand la reine avait 38 ans. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles les rois prenaient tant de maîtresses car avec elles, c’était moins réglementé.
Commentaires
Enregistrer un commentaire