Puisqu’on s’aventure depuis quelques jours dans le labyrinthe des appellations et des vouvoiements (au pluriel, car en Corée, il y a trois formules de vouvoiement), je vous lance aujourd’hui, les appellations en famille. Attention ! Prenez un cachet d’aspirine pour prévenir le vertige. Chez vous, c’est tellement simple ! Papy, mamie, maman, papa, frère et sœur, tonton, tatie ou tata, cousins. Mais chez nous… venez voir.
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1. Maman, papa/mamie, papy
Commençons par les gentils Maman, papa. En coréen, c’est similaire : « eomma 엄마, appa 아빠 ». Autrefois, on les appelait « eommeoni 어머니 », « abeoji 아버지», équivalents de mère et père. Pour mamie et papy, les appellations familières et formelles sont identique : « halmeoni 할머니, halabeogi 할아버지»
Jusque là, ça va, non ? Pas trop compliqué. Juste une chose, non pas pour appeler, mais pour désigner papy et mamie maternels à des tierces personnes, on mettra « ouai, 외 » avant halmeoni et halabeogi, Ce qui explique en partie l’interdiction de mariage entre des cousins germains en Corée : hors de question que les grands-parents paternels et maternels soient identiques.
2. Frères et sœurs
Mais dès qu’il s’agit des grands-frères et grands-sœurs, un peu plus compliqué. Déjà, en Corée, on n’appelle pas ses sœurs et frères aînés par leurs prénoms. On doit les appelait grands-frères et grands-sœurs. Mais ces appellations changent.
Si on est femme, on appelle son grand-frère, « oppa 오빠 ». Oui, ce fameux oppa. Le premier usage de ce mot qui fait frémir tant de fans étrangers de nos belles vedettes, c’est aussi simple que ça. Ca désigne, tout simplement, grand-frère appelé par une petite-sœur. Autrefois, on appelait son grand-frère « orabeoni 오라버니 », voire « orabeo-nim 오라버님». Mot très joli mais en voie de disparition aujourd’hui. Mais vous pouvez toujours l’entendre dans les séries historiques. Enfin, pour la grande-sœur, c’est « eonni 언니 ».
Si on est homme, on appelle son grand-frère et sa grande-sœur, « hyeong 형, nuna누나 ou nouyi 누이». Autrefois, c’était hyeong-nim형님 et nu-nim 누님. Vous voyez, cette terminaison « nim » qui marque plus de respect à son interlocuteur. Chez nous, Petit Ourson appelle le grand ourson « hyeong-nim 형님 » mais il le tutoie (quand même).
Si on est homme et on a des petites sœurs, on peut l’appeler « nouyi 누이», Mot très joli que j’affectionne mais également en voie d’extinction.
Pour marquer du respect à l’égard de nos petits frères et sœur, on peut les appeler « aou 아우 », voire « aou-nim아우님 ». Expression désuète également. Dommage.
Toutes ces appellations concernant frères et sœur s’appliquent aussi entre cousins et entre amis TRES TRES PROCHES. Si une femme plus jeune que moi et que je ne connais pas très bien et qu’elle m’appelle « eonni 언니», j’aurais envie de lui répondre (mais je ne le ferais pas pour ne pas la vexer) : « Est-ce que nous sommes si proche, mademoiselle (ou madame) ? »
3. Oncles et tantes
Comme c’est le cas des grands-parents, on distingue des oncles et tantes paternels et maternels.
Pour les oncles paternels, c’est « samchon 삼촌», équivalent de « tonton ». Sa formule plus formelle, c’est « baekbu 백부 », s’il s’agit du frère aîné de la famille de son père, et « soukbu 숙부», s’il s’agit des autres frères de la famille.
Pour les oncles maternels, c’est comme chez les papy et mamie maternelle. On les appelle comme les oncles paternelles quand ils sont ses interlocuteurs mais les désignera à des tierces personnes, en mettant « ouai » avant. Donc, ouaisamchon, ouaibaekbu, ouaisukbu.
Pour les tentes paternelles, c’est « gomo고모 ». Pour sa forme honorifique, il suffit d’ajouter « nim » à la fin. Pour les tentes maternelles, c’est « yimo 이모 ».
Yimo est devenu un terme générique pour désigner des amies de sa mère ou des
. Pour les épouses des frères de la mère, on mettra, comme pour les oncles maternels, « ouai », avant ces mots.
On peut également appeler les grands-frères et leurs épouses, que ce soit du père ou de la mère, « grand papa, grande maman » ou « grand père, grande mère » Pour les petits frères et sœurs de nos parents, « petit papa, petite maman ou petit père et petite papa ». Une anecdote concernant ces appellations. Un jour, un enfant adoptait me demanda pourquoi sa mère biologique était fâchée en m’envoyant leur conversation sur Kakao. Cette dernière lui disait : « Ne m’appelle plus jamais petite maman », car, elle lui avait écrit « petite maman » en coréen. Je lui ai expliqué d’où venait ce mal entendu. Car, en l’appelant « petite maman », elle l’a appelée, en fait, « tatie » en coréen ! !
Aujourd’hui, je m’arrête là. Vous devriez avoir déjà trop le vertige pour que je continue avec les appellations des cousins germains et ceux issus de germains. Préparez deux cachets d’aspirines.
Et pour les appellations des membres de nos beaux-parents, là… au moins six cachets d’aspirines. Même les jeunes Coréens, dont moi (bon, je ne suis plus si jeune que ça..), se perdent et on les révise avant d’aller chez nos belles-familles !
PS. Ah, pour désigner nos grands-parents paternels de manière plus formelle à des tierces personnes, c’est « jobu조부, jomo 조모 ». Pour grands-parents maternelles, c’est « ouai-jobu 외조부, ouai-jomo 외조모». En fait ce fameux « ouai » est plutôt discriminatif, un vestige de la tradition patriarcale. Car il désigne, en sino-coréen « gauche ». Vous comprenez… Et je crois que c’est à peu près la même chose dans d’autres pays asiatiques dont la Chine, le Vietnam et le Japon.
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