Vous devriez entendre souvent, dans les séries, « a », « ssi » ou « nim » que les personnages mettent à la fin des prénoms et des noms complets de leurs interlocuteurs. Quel sont leur bon usage. Voici l’explication.
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« Dongdong (surnom du grand ourson)-a, Dongdong-a », Petit Ourson, âgé de deux ans et demi, venait de commencer à parler. Et un jour, je le découvris en répétant ces mots avec un petit rythme comme il s’agissait d’une chanson. En les chantonnant, il se tournait comme pour danser. C’était mignon à craquer mais je le corrigeai non sans sévérité : « Non, Petit Ourson. Mamie, papy, papa et moi, on peut appeler ton grand frère Dongdong-a, mais pas toi. Jamais ! Comme il est plus âgé que toi, tu dois l’appeler « hyeong ».
Voilà, le sujet du jour ; c’est quoi cet « a » mystérieux qu’on entend à la fin des prénoms et qui revient si régulièrement dans les séries coréennes ? Parlons-en.
C’est une particule vocative utilisée pour appeler ou interpeler quelqu’un. Si le prénom se termine par une voyelle, on met «ya » pour éviter le hiatus. Attention, son usage est strictement réservé aux personnes très proches (ami d’enfance et de fac, membres de famille, ou des amis rencontrés après la fac mais qui sont VRAIMENT très proche) qui ont le même âge ou qui sont plus jeunes que soi.
Dans le cas inverse, quand on s’adresse à des amis très proches ou des frères, sœurs ou des cousins plus âgés que soi, on doit mettre, à la place de « a », « eonni/nuna(grande-soeur, oppa/hyeong(grand-frère)». Ainsi, la traduction en coréen de cette phrase « Alicia t’aime », phrase prononcée par Juliette à Jérôme, ce sera quoi, à votre avis ? Ce sera « Alicia eonni aime oppa (알리샤 언니가 오빠를 좋아해) » Car Juliette est la plus jeune.
Quand on n’est pas aussi proches mais les relations sont égalitaires entre les connaissances, on optera pour prénom + ssi. Dans ce cas, la conversation entre ces gens pourra très bien être traduite en tutoiement même si entre les personnes qui s’appellent de la sorte utilisent plutôt le vouvoiement. C’était le cas d’A Jung Lim, patronne du resto Kimchi Street, et moi. Elle est plus jeune que moi d’un an mais on ne s’estimait pas tacitement aussi proches qu’on pouvait se permettre ni les appellations « A Jung-a » « So-jeong eonni » et le tutoiement. Mais en français, on se tutoyait et s’appeler par nos prénoms. Je crois que c’est pour ça que la plupart des profs de Coréen optent pour cette formule qui montre que ses relations avec ses élèves ne sont pas trop proches ni trop éloignés.
Avec notre professeur de coréen bien aimé, Go Dae-young, je prends encore plus de distance, car on n’est moins proche qu’A Jung Lim et moi était. A cela s’ajoute le respect que je lui dois comme prof de coréen même s’il est plus jeune de moi de 16 ans. Ce qui fait que quand je m’adresse à lui, je l’appelle « Go Saenseongnim (monsieur le professeur Go » en le vouvoyant en coréen. Il le mérite pleinement.
Nom de famille + prénom + ssi est une formule très officielle. Mais attention ! Cette formule n’est aucunement l’équivalent de Mlle, Mme on M. Dans des circonstances très officielle, si, comme l’interrogatoire chez la police ou le parquet. Mais déjà dans des magasins, des banques, voire des hôpitaux, on opte de plus en plus pour « nim » au lieu de « ssi », car nim est une terminaison plus honorifique que ssi. Même sur Internet, quand les Internautes se parlent dans les commentaires ou en mp, on utilise souvent nim, et non pas ssi. Sinon, on se sentira un peu vexé. Dans différents cercles de loisir, c’est pareil. Par exemple, quand j’étais jeune, j’étais membre de plusieurs communautés de tango. Dans ce genre de groupe, les Coréens utilisent souvent un surnom. Le mien était Lira. Donc tout le monde m’appelait « Lira-nim ».
Selon le grand dictionnaire du coréen, « Ssi est un nom dépendant à utiliser à ses collègues qui ont le même rang que lui ou qui se trouve dans une position inférieur et non pas à ses supérieurs. »
Donc, si vous avez des correspondants coréens qui ne vous sont pas encore très proche, je vous conseille cette formule : « prénom-nim ».
Voilà, aujourd’hui, on a appris différents usages des trois terminaisons « a », « ssi » et « nim », qui reviennent tout le temps dans les séries utilisées pour interpeller ses interlocuteurs.
Photo : à l’époque où Petit Ourson appelait son grand-frère : « Dongdong-a »
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